Wednesday, December 3, 2008

Journée Mondial contre le SIDA

ET NOUS LES TRANS ?


Au sein de l’espace social, la population transgenre fait l’objet de multiples discriminations directes du fait de la non concordance entre l’apparence physique et le sexe biologique, appelée dysphorie de genre. Le sentiment de perte de repères entre masculin et féminin qu’induit le transgenderisme dans notre société binaire, basé sur la référence à la nature, est à l’origine de ces phénomènes de rejet. Cette référence est à la base des injonctions de conformité aux stéréotypes de la masculinité ou de la féminité.


L’état des connaissances sur la question est marqué par le faible nombre de recherches académiques ; le peu de littérature scientifique sur le sujet connaît des divergences profondes selon la discipline à l’œuvre et le rapport personnel qu’entretiennent les auteurs avec la norme.

Pour la très grande majorité de ces personnes, les discriminations se cumulent, générant chez elles un sentiment prégnant d’exclusion et de relégation aux marges de la société, entraînant isolement et mauvaise image de soi. Rejetées et stigmatisées dans les actes de la vie quotidienne, elles subissent moqueries, insultes et agressions dues à l’ignorance, aux préjugés et à la peur du différent. L’intériorisation du stigmate entraîne une vulnérabilité multiforme dont les principaux facteurs sont d’ordre juridique, économique et sanitaire.

L’attitude face au sida dépend de multiples facteurs : l’exposition au risque de contamination sont moins connus et méritent d’être identifiés de façon précise et analysés en conséquence.

Les préoccupations quotidiennes, à savoir le logement et le travail essentiellement, font passer au second plan les préoccupations sanitaires et occultent bien souvent le risque de contamination par les IST, dont le VIH. Pour certaines, usagères de drogue par injections intraveineuses, le risque de transmission du VIH par l’utilisation de seringues contaminées n’est pas nul. Il en va de même pour les injections d’hormones prises en dehors du cadre médical. (1)

Face à cet état de fait, nous rappelons aux responsables institutionnels la nécessité de mettre en place de conditions et de structures pour :
· L’accompagnement et la formation éducative à l'accès aux services de santé.
· L’accompagnement et la formation éducative spécifique pour les personnes atteintes par le VIH.
· La formation et l’investigation de la problématique entre le VIH et l’hormonothérapie.
· La création d'outils de prévention dans les langues des personnes concernées.
· La création d'ateliers de prévention.
· Le soutien aux structures associatives permettant de sortir de la prostitution.
· L’accompagnement, l’hébergement et la protection pour toute personne désireuse de sortir de la prostitution.
· L’orientation et la formation pour l’insertion professionnelle et sociale.
· L‘information et le conseil pour tous les problèmes juridiques.
· Le soutien à l’investigation et un suivi rigoureux des rapports liés au crime.
· L’accompagnement de toutes les démarches pour la régularisation administrative des étrangères.
· Le soutien des structures institutionnelles et associatives permettant de se libérer de toute forme de violence et d'exploitation.
· L’accompagnement de toute personne subissant des violences et/ou victime d’exploitation.
· L’observation des dynamiques existantes concernant la prostitution.
· Le soutien financier aux études sur les problématiques liées à la population transgenre. (2)
Kouka Garcia,
Présidente de PARI-T
http://www.pari-t.com/
http://www.trans-memorial.eu/

(1) Françoise Gil – Sociologue
(2) Jó Bernardo (La Communauté Transgenre-Une réalité Voilée: 67éme rencontre du CRIPS Île-de-France en partenariat. avec Act up Paris 2007)

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