Saturday, May 12, 2007

Candidate transgenre part à l'attaque de Rueil-Malmaison


REVOILÀ Camille Barré sur le devant de la scène. Cette fois, il ne s'agitplus de mariage mais de politique. Camille Barré, 48 ans, employée à lamairie de Rueil, se lance à l'assaut de la septième circonscription desHauts-de-Seine (Rueil, Garches, Saint-Cloud) sous l'étiquette PCF, contrele député-maire qui avait refusé de célébrer son mariage. Petite piqûre derappel : homme devenu femme, Camille avait souhaité épouser Monica (enfait Benito, sur l'état civil) à Rueil, en avril 2005. Mais ledéputé-maire Patrick Ollier, puis le procureur de la République deNanterre, avaient finalement empêché cette union, jugée « militante ». Cerevers vient à bout du couple Camille-Monica, alimente la révolte deCamille contre une certaine France « rétrograde », et la pousse à prendresa carte au PCF.« Je ne suis pas là pour faire un coup » Aujourd'hui, la candidate d'une «France qui sait vivre avec ses différences » embrasse manifestement samission de militante avec bonheur : « J'adore coller des affiches. J'ail'impression d'être en résistance... c'est quelque chose de très émouvant», sourit-elle. Camille Barré a pu animer, pendant la campagneprésidentielle, un débat sur le respect des orientations sexuelles àl'initiative de Marie-George Buffet, « seule candidate à s'intéresser ausujet ». « Le parti communiste est un parti courageux, qui fait despropositions audacieuses, estime la militante. Je porte les problèmes LGBT(lesbien, gay, bi et trans, NDLR). Une situation comme la mienne n'est pascourante... » Mais cette candidature aux législatives n'a rien d'uneprovocation, prévient-elle : « Je ne suis pas là pour faire un coup. Jeveux faire de la politique au niveau national, et porter un certain nombrede projets et de lois, parce qu'il y a trop d'injustices en matière dediscrimination ». Entre autres revendications, Camille Barré souhaite deslois qui puissent accorder aux individus « le mariage et l'adoption sansdistinction de sexe ou de genre ». Ou encore « que les femmes, qui seretrouvent en situation d'infériorité dans ce pays, puissent accéder à unvrai statut ». Ou enfin que l'on « reconsidère les genres » : « Les gensdoivent pouvoir décider de ce qu'ils veulent être, précise Camille Barré.Je défends une liberté individuelle absolue ». Son discours sera-t-ilentendu à Rueil ? « Ce n'est pas parce qu'on est bourgeois qu'on estsystématiquement à droite, sourit l'intéressée. J'en connais qui entendenttrès bien ce que je dis. »Gaëtane Bossaert

No comments: